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    Par Chableu :

      

    Purée, si je tenais ce JLF, il passerait un sale quart d'heure!

    Je devrais prévenir la SPA et la SNCF, Société Nationale du Corbeau Français, tiens! 

    Non, mais franchement, faire manger du fromage à un corbeau, c'est d'un ridicule! Il avait dû le fumer, son camembert, Jeannot pour écrire une fable aussi indigente.

    N'importe quel diététicien vous dira qu'un régime à base de fromage n'est absolument pas équilibré. Sans compter que Madame me reproche de puer du bec!

    Bon, mettons fin à ce spectacle!  Je vais pousser ma chansonnette et me débarrasser de cet encombrant claquos. Marrez-vous, les renards, je prendrai ma revanche chez dame Cigogne.

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    Par Coccinutella :

      

    Nanméo ! Ils me prennent pour qui ????

    Me suis déjà fait avoir une fois, suis p'tit mais pas bête quand même !

    Cause toujours tu m'intéresses ! Ils ne croient tout de même pas que je vais lâcher à nouveau mon fromage ??!

    Nanméo !!!

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    Par DelphG63 :

      

    Ah, le salopard, si il croit pouvoir en réchapper aujourd'hui, il se met le doigt dans l'oeil jusqu'au coude! La dernière fois, il l'a mangé tout seul le calendos (Non mais La Fontaine, c'est une fable, hein!!!!!), mais là on va lui faire sa fête. J'ai rameuté toute la famille et les portions de babybel, cette fois-ci c'est nous qu'on va les boulotter!

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    Par Mme Têtard :

    "Bon alors voilà,si je vous ai convoqué ce soir c'est parce que pendant cet été,de nombreux nouveaux poulaillers ont été construits sur notre territoire.C'est une chance incroyable cette nouvelle lubie des humains:"chacun ses poules,chacun ses œufs". Les écolos y sont pour beaucoup...Alors,il nous faut un plan pour pouvoir boulotter les poulettes sans trop vite les décourager.D'abord,si y a une ruche ou une douche solaire à proximité du poulailler:c'est un écolo,on beq'te personne!C'est un principe de précaution pour la survie des poules chez les ménagères du coin.Ils continueront à promouvoir les bons œufs façon grand-mère:notre âge d'or des poulaillers!Ensuite,si pas écolo,on en pique une,on la rapporte ici,on partage.J'ai fixé la maille à 1kg200 sinon y a rien à baffrer.J'ai fait passer le mot à mon homologue furet.On est d'ailleurs tombé d'accord pour partager le territoire:nous à droite du ruisseau.Avant les news poulaillers,c'était baston eux et nous.Mais now,c'est agapes pour tout le monde grâce à "terre vivante "et "rustica"donc pas besoin de s’étriper plus longtemps.Mes frères,je compte sur vous!"

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    Par Miro :

    Les potes de maitre renard, 

    ayant entendu son histoire

    se tenaient au pied d'un olivier

    où des oiseaux étaient perchés 

     


    Ils avaient faim, 

    Ils avaient envie d'un Saint Marcelin

    "Hey, les piafs, vous êtes trop canons"

    Seulement, les piafs en question avaient bien appris leur leçon
     

      

    Sur une branche ils posèrent leurs fromage

    "Vous n'êtes pas à la page"

    répondirent ils aux renards en les regardant de haut

    La prochaine fois, faites mieux fonctionner votre cerveau !

     


    Les renards durent admettre que les corbeaux avaient raison

    Ils n'auraient pas dû les prendre pour des cons.

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    Par stl :

      

    « Ils recommencent. Non, mais j'en ai marre à la fin !

    Bon, ça suffit maintenant ! J'suis p'têtre qu'un oiseau mais j'suis un corbeau ! J'ai pas une cervelle de moineau ! Vous m'avez eu une fois, j'ai retenu la leçon !

    Et c'est pas en vous y mettant à plusieurs que vous réussirez à m'amadouer.

    Ah, vous pouvez m'encenser, me lancer vos plus beaux compliments, me traiter comme le plus beau des oiseaux, vous n'aurez rien, nada, que dalle !
    De toute façon, j'ai rien trouvé à me mettre sous le bec aujourd'hui... »

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    Par Tide :

    "... et il jura, mais trop tard, que jamais, on ne l'y reprendrai. Ainsi, mes frères, apprenons des erreurs des autres. Soyons plus forts que la tentation, plus forts que l'odeur de ce fromage, plus forts que la flâtterie. Amen"

    - Psst, hé, cousin Goupil, c'est moi où c'est l'hôpital qui se fout de la charité? Nan, mais, en vrai, le gentil dans l'histoire, c'est notre pépé Renard, ou ce crétin de curé à plumes? Il faudrait peut être aussi qu'on ait pitié d'une cigale et qu'on chiale pour un mouton, peut-être? Allez, Amen. Je rentre, j'ai une poule qui m'attend. "

     _________________________________________________________________________________________

    Par abcd :

     

    - Ma chère tribu, ma douce meute, j’ai une révélation à vous faire. C’est pour cela que je vous ai réunis ce matin sous le Chêne à Palabres.

    - Encore... Il est tôt, j’espère que c’est important…

    - (Chuttt, Riton !)

    Nous t’écoutons, Ô Maître.

    - Il ne faut plus manger les poulets du père Michu.

    - Ah ?

    - Mais pourquoi ?

    - Mais on va mourir de faim !

    - V'là la meilleure de l’année ! C’est notre seule source de nourriture pendant l’hiver…

    - Chutt ! vous ne pouvez pas vous taire ? Déjà que je trouve que le maître s’est haut perché aujourd’hui pour faire son discours… Si en plus vous parlez tous ensemble, je n’entendrai plus rien.

    - Oui, je suis d’accord avec Rita, moi. Laissez le Maître parler, à la fin ! Il sait ce qu'il dit, lui.

     

     Maître Renard s’éclaircit la gorge :

    - Mes fils, mes filles, ma horde bien aimée. Ne mangez plus ces poulets, je vous en prie.

    - Oui, ça on a compris.

    Mais pourquoi, Chef ?

    - Ils sont pollués, viciés, impurs.

    -  « impurs » ? Ben v’là autre chose. Je les trouve drôlement savoureux, moi, les poulets pollués de Michu.

    - Riton, tais-toi un peu, ou il t’arrivera des bricoles. Ecoute le Maître, il n’a pas terminé.

      

    Le Maître s’éclaircit à nouveau la gorge :

    - D’ailleurs, je vous demande instamment de ne plus manger, dorénavant, aucun poulet. Qu’ils viennent de chez Michu ou d’ailleurs.

    - Groumpf… Aucun ? Même pas ceux de la ferme à Gaston ?

    - Aucun.

    - Et les poules ?

    - Pareil.

    - Les coqs ?

    - Même famille. Oubliez-les.

    Je viens de relire en effet mon Livre des Lois, et un commandement, qui m’était auparavant resté incompris, a particulièrement attiré mon attention cette nuit.

    Je vous le lis : Radchak moudchak poulagas.

    - On ne comprend rien, Maître ! C’est du Renard Ancien… Toi seul le lit couramment et peut éclairer notre chandelle.

    - En voici donc ma traduction, mon clan adoré :

    « Le poulet est un animal sot et répugnant. Sa cervelle ne contient ni ruse ni aucune once d’intelligence. Quiconque croquera de cette volaille sera aussitôt châtié à la hauteur de sa bêtise. »

    - Ça veut dire quoi, la fin ? Et c’est quoi « une once » ?

    - Je ne sais pas, Riton, mais chutt ; faisons semblant de comprendre, ou nous serons chassés du groupe. 


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  • Nouveau défi : 15 lignes à partir de cette photo de Jean-Pierre Meignen.

    Publications de vos textes le 10 août.

     

    Source : http://photos.linternaute.com/photo/1127147/1022736087/1357/echelle-de-plombiere/#1357

     

    Voici dans un premier temps les textes sans leurs auteurs (ils veulent rester anonymes pourle moment. Caprice de stars, que voulez-vous ?)

     

    Edit : ça y est, j'ai les noms !

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    Texte 1 : par stephan

    Une petite pensée pour eux
    - Tu m’aides à porter ma valise s’il te plait

    - Attends, tu vois bien que j’ai les mains prises

    [Voie 3. Le TGV 8706 entrera en gare. Eloignez-vous de la bordure du quai.]

    - Ah le voilà enfin ! C’est pas trop tôt. Le chauffeur pourrait aller plus vite…

    Elle ne le savait pas encore mais cette phrase allait prendre un tout autre sens quelques heures plus tard. Pour beaucoup, ce voyage aura été le dernier voyage et un aller simple vers une destination bien différente de celle initialement prévue … Cette homme n’aura pas eu l’occasion de rappeler son ami d’enfance pour lui confirmer sa venue en septembre. Et cette jeune femme ne se demandera plus pourquoi son frère a régi comme il l’a fait lors du dernier repas de famille et pourtant elle s’était jurée de le rappeler le lendemain…

    Ce jour-là, pour beaucoup de personne, le voyage se sera terminé dans un wagon de coton roulant sur des rails en bois vers un monde plus paisible.

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    Texte 2 : par Mme T

     

    Chapitre 1: La fuite.

    Piz sursauta. Cela faisait des heures qu'il était là, tapis dans les fourrées, dans la Forêt, osant à peine bouger. Accroupis pour se cacher, il se forçait à respirer lentement. Le moindre souffle, le moindre mouvement d'oreille, -qu'il avait pointue- risquait d'alerter les sbires de l'Ankou.

    Une heure auparavant, il avait pu prévenir la Princesse des mauvais plans de l'Affreux par l'intermédiaire de son amie Zéliane. Repéré, il avait dû s'enfuir, et à présent, il sentait ses ailes se froisser dans son dos et craignait qu'elles ne se déploient pas comme il le voudrait le moment venu.

    Les horribles ombres rôdaient toujours, attentives et terrifiantes silhouettes difformes et silencieuses flottant avec une grâce inquiétante entre les arbres centenaires et torturés de la forêt. Quand soudain...il y eût des mouvements précipités, des cris étouffés dans les profondeurs de cette partie très sombre et touffue de la forêt. Les sbires de l'Ankou s'éloignèrent promptement sans que Piz ne comprenne pourquoi.

    Et puis...

    - pssst ! Piz ! Regarde là-haut !

    Piz n'osait pas encore bouger, craignant un piège, mais la voix cristalline qu'il entendait ne lui était pas inconnue. Zéliane ? Etait-ce possible ?

    Piz leva doucement la tête, retenant son souffle. Ce qu'il vit ne l'étonna pas mais le fit sourire. La petite fée avait ouvert une outre-porte. Il lui suffirait d'emprunter cette échelle, et il pourrait s'enfuir avec elle. Ils auraient gagné. Piz fit un mouvement pour attraper l'échelle éphémère de sa petite main aux ongles crochus... (à suivre) 

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    Texte 3 : par Kiko

    "Bon alors ma p'tite Dame, on le balance où le piano?"

    Jane sursauta. Décidément ce gros balourd représentait tout ce qu'elle détestait chez les hommes. Elle ferma les yeux et chassa de son esprit ces mauvais souvenirs. Non, décidément, elle prenait un nouveau départ, exit Lord Chatterley, désormais, elle serait heureuse dans cette cabane avec Tarzoon.

    "Ma p'tite Dame, vous allez vous manier l'train parce que là j'ai un autre déménagement à faire moâ! Alors je vous le laisse là?"

    Tournant la tête vers lui, elle désigna l'échelle et avec son plus beau sourire, elle lui répondit:

    "Non mon ami, voyez ... là, je souhaite que vous le montiez dans ma chambre."

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    Texte 4 : par Sev02

     

    Voilà, je suis en bas, prêt à monter sur cette étrange échelle. Elle m'appelle.

    J'ai envie de monter. J'ai envie de monter voir là-haut. Qu'y aurait-il? un château au milieu des nuages?

    L'échelle est apparue là cette nuit, comme ça.

    Cela aurait-il un rapport avec les cure-dents magiques que maman a jeté par la fenêtre hier soir. Elle était drôlement en colère maman. Elle m'a puni, m'a envoyé au lit sans dîner. Elle a dit que j'étais bête d'avoir échanger notre vache contre cinq cure-dents. J'ai tenté de lui expliquer que l'homme m'avait dit que c'était des cure-dents magiques. Elle n'a pas voulu écouter.

    N'empêche l'échelle est là et elle m'appelle: Jack.... Monte Jack... 

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    Texte 5 : par abcdefgh

    Melravize posa le dernier barreau, celui qui était tout près de la Terre. Sa main effleura le sol interdit, ce qui provoqua comme une décharge dans tout son corps. La peur, peut-être, mêlée à une curiosité, un espoir, infinis. Elle jeta un coup d’œil à droite et à gauche : il faisait nuit, mais sa vue perçait l’obscurité.

    Aucun humain en vue.

    Elle écouta quelques minutes les bruits de la forêt, dont la musique silencieuse, faite de sève qui bruisse et de feuilles qui tintent, lui parut magnifique, puis remonta prestement l’échelle de bois, pour regagner le Rocher Suspendu.

    Malgré son corps souple et infatigable, la montée lui parut longue, et elle douta un court instant qu’un humain ait un jour le courage de l’affronter. Elles savaient qu’ils étaient plus grands et plus lourds qu’eux, que leurs membres n’étaient plus adaptés à un tel effort.

    Il faudra sans doute attendre longtemps, avant que l’un d’eux ne se risque à gravir ces 20 km d’échelle qui les reliaient maintenant.

    Melvize attendrait secrètement le temps qu’il faudra. Malgré la difficulté, elle était persuadée que la rencontre aurait lieu.

     Arrivée en haut, elle camoufla l’entrée de l’échelle, puis se coucha en boule un moment pour se remettre de son ascension. Elle croqua quelques cailloux de sa mâchoire puissante, lissa son poil ébouriffée par endroits, et frotta ses antennes l’une contre l’autre, s’assurant ainsi que personne ne l’avait vue.

    Elle savait qu’elle risquait gros.

    Tout contact avec les humains, de quelque nature qu’il soit, était strictement interdit. Si quelqu’un de la Ville de Pierre découvrait son installation au bord du Monde, elle subirait sans doute le sort de ses prédécesseurs. Le Conseil des Sages déciderait de la faire jeter dans le vide.

    « Ils ne doivent pas savoir que l’on existe. Ils nous massacreraient pour une poignée de ces cailloux qui nous nourrissent chaque jour, disait le Vieux Sage, en croquant avec mépris quelques diamants. »

    « La découverte ne les intéresse que si elle est leur permet de s’enrichir, continuait-il »

    Balivernes ! pensait Melvize du haut de son insolente jeunesse. Radotage de vieux paranoïaque ! L’humain qui gravirait son échelle se ficherait bien de ces cailloux. Il viendrait à sa rencontre pacifiquement, et leurs deux peuples s’enrichiraient mutuellement de leurs cultures.

     Melvize descendit discrètement dans la Ville Intérieure par une brèche dans la roche, et, prenant garde de ne réveiller personne, retrouva sa couche.

    Dans son rêve, encore une fois, un humain lui caressait doucement la tête, et ce contact la remplissait d’une douce chaleur.

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    Texte 6 : par DelphineG63

    Il n'en voit pas le bout. Il grimpe depuis une heure à bonne allure, ne se retourne jamais. Il ne peut pas s'arrêter, il a peur de ne pouvoir repartir. Il ne peut pas faire demi-tour, il ne veut pas affronter sa mère, après cet échange raté pour lequel elle l'a puni. Pourtant, cette tige immense et sans fin est là, maintenant, à l'endroit où les graines sont tombées.


    Il monte encore, le long de cette tige épaisse et rugueuse. Il lève la tête, ne voit que des branches et des feuilles, encore aucune cosse... Au-dessus, c'est l'inconnu.

    Il espère juste que cette tige géante lui donnera des haricots géants. Il pourrait les vendre à bon prix au marché. Sa mère lèverait peut-être sa punition.

    Il gravit encore les barreaux de l'échelle en bois, un par un, dans l'espoir d'améliorer ainsi son sort...

     

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    Texte 7 : par stl

     

    « Pourri, pourri, pourri ! J'vous dis !

    Ras le bol !

    J'avais rien demandé moi !

    6 heures de voiture, à venir dans un coin pommé loin des autoroutes, une chaleur à mourir !

    Ah le copain, quand j'le tiendrai celui là !

    Et infesté de moustiques qu'il est ce coin ! Grrrr ! »

     - Chériiii !!! j'adore !!     T'as vu cette échelle ? On ne sera pas embêté au moins là ! Hihihihi !

     

    « pourri d'copain qui lui a offert une box pour SON anniversaire, c'etait pas le mien !

    Ah pour sûr, oui, ca va être sympa les 2 nuits insolites 'cabane dans un arbre' ! »

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     Texte 8 : par Mecarson

     

    Des troncs, des branches, un chemin. Un regard furtif vers la cime ?

    Des branchages obscurs et profonds obscurcissent un horizon bien absent. Une main, puis l’autre. Je m’attache à cette source de vie pourtant bien froide. Un pied puis l’autre, j’escalade. Je crois m’élever, mais la lumière se joue de moi. Je progresse à pas lents, marche après marche, branche après branche. Les craquements de brindilles s’évanouissent, les branches dénudées et mortifères disparaissent. Un ballet verdoyant de feuilles légères révèle quelques raies de lumière. Le feuillage s’éclaircit. Encore une marche, encore un pas… La chaleur m’envahit. Le ciel se dévoile, grand, libérateur. Un bref regard en arrière me rappelle le froid, la peur et l’angoisse. Je m’accroche à mon nouvel horizon, promesse d’un ailleurs, différent et incertain. Parvenue par delà les hauteurs, je m’oublie, et je deviens cette ultime branche, ce nouveau jalon, qu’un jour, une autre dépassera.

    Ces rails libérateurs arborent fièrement leurs entailles, empreintes de vies oubliées, empruntes du temps passé.


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    Photo de la semaine : remise des copies mercredi 24/07.

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    http://www.papstoure-photographe.com/#2

     

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    Par Ljub :

      

    "2010, c’était hier…et pourtant…cela me semble déjà si loin. A l’époque, tout me souriait : j’étais cadre dans une entreprise avec pignon sur rue, et je me mariais avec une charmante petite femme. Je me souviens que durant notre voyage de noces à Tbilissi, il y avait un mendiant qui effectuait un numéro d’équilibriste : le bougre avait un certain succès ! Les pièces tombaient à foison dans son escarcelle.

    Et depuis…délocalisation au Bangladesh, compression du personnel, quelques bisbilles avec le directeur des RH, et c’est moi qui me retrouve à la rue, à essayer de quémander quelques centimes d’euros aux passants. J’essaie d’attirer leur attention, mais je n’y arrive pas : l’équilibre, c’est pas mon fort. Je m’entraîne, mais je fatigue vite. Ah si seulement ce couple pouvait me donner un misérable petit euro : ça ne va pas influer sur le sort de leur compte en banque !"

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     Par sev02 :

      

    Eh bien quoi ? Qu'est-ce qu'elle a à me regarder comme ça celle-là ? Non mais ! Regarde moi son mec et sa queue de cheval ! Sa chemise Armani qui sent la Soupline ! Elle doit me prendre pour un clodo c'est sûr.

    Ah, si Tony m'avait pas fait boire un peu, si Tony m'avait pas faire son pari à la con...Vrrrrrrr, Vrrrrrrr,Vrrrrrr......Ah ça y est, je l'entends. Allez je contacte les abdos, je suis une vraie planche, moi. D'ailleurs va pas falloir que je me loupe car quand il va me rouler dessus avec le scoot. Faudra que ça l'fasse. Et qu'elle regarde bien la petite dame parce qu'avec un saut comme ça, il assure le Tony !

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    Par chableu :

      

    Et voilà maintenant la dernière tendance de cet été 2013 : le street yoga. Il s'agit d'une activité venue tout droit du Portugal. En effet,les effets de la crise se sont fait sentir jusque dans les salles de gym où de moins en moins de personnes pouvaient payer leurs inscriptions. Cet effet s'est conjugué avec un besoin grandissant de se réapproprier l'espace urbain et de le pacifier après les manifestations qui ont dernièrement mal tournées.Un petit groupe a commencé à investir l'espace public muni de cartons, petits bancs,coussins et sacs plastique afin de pratiquer une version très personnelle de yoga et d'exercices de relaxation. Aujourd'hui,l'ampleur du phénomène est telle que des grands groupes ont envisagé l'achat de ces petits espaces afin de les louer pour un temps allant de 15 à 45 minutes. Le gouvernement portugais assure qu'il n'est pas prêt d'accepter la vente de ce genre de lieux mais les maires de certaines grandes villes se sont déjà annoncés intéressés. Autre effet lié,certains riverains ont positionné des bacs à fleurs de sorte à ce que plus personne ne puisse venir investir dans leur pas de porte! Gageons que nous reparlerons vite de cette nouvelle lubie.

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    Par Madame Têtard :

      

    Paris, 16ème arrondissement, 21ème siècle.

    Les passants passent, les bras chargés de paquets, arborant fièrement leur lifting corporel intégral mensuel à 230 $.
    Ils passent.
    Ils passent devant le pauvre, le misérable, l'intouchable, complètement raide.
    Sur le corde raide.
    Raide dingue.
    Raide défoncé.
    Raide mort.
    Raide.
    Ils passent.

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     Par delphine G63 :

     

    - ...voilà, tu sais à peu près tout de notre soirée filles. A toi de me raconter votre soirée mecs.

    - Benj voulait une soirée inoubliable, mais je ne suis pas sûr qu'il se souvienne de tout!

    Heureusement, on a pris des tonnes de photos.

    Je commence par le must, c'était ce matin. On l'a mis sur le trottoir sous les fenêtres de l'hôtel de ville, quasi à poil, couché sur une vieille couverture avec une caisse de vin vide. Il était tellement cuit qu'il s'est endormi direct! On a posé une petite boîte à ses pieds.

    On s'est planqué dans le parc en face, on l'a regardé se faire reluquer par les passants.

    Le plus incroyable, c'est que les gens lui filaient des pièces!!! Il a ramassé plus ce matin qu'hier soir dans son cercueil!

    On a ensuite décidé d'aller le chercher car il cramait en plein soleil, et on l'a balancé dans la fontaine, il a retrouvé ses esprits direct !

    C'était une chouette soirée, mais c'est ce matin qu'on a le plus rigolé !

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     Par abcd :

     

    - Tu es sûr que c’est lui ?

    - Ben oui. Tu ne le reconnais pas ?

    - Si… Il a changé tout de même. Il a maigri. Et là, comme ça, sans ses fringues Armani, c’est pas facile. C’est une boîte de cireur de chaussures qu’il a sous les pieds ?

    - Oui,  c’est pas l’accélérateur de sa Ferrari, pour sûr !

    - Qu’est-ce qui lui est arrivé ?

    - Il en a eu marre de l’argent, apparemment. Son taf à la banque de son père a dû le gaver.  La maison avec piscine offerte par papa pour ses 25 ans a été la goutte d’eau, je crois.

    - Tu te rends compte, ça fait 5 ans qu’il est parti… Et on le retrouve ici, à Rome, par hasard…

    - On le réveille ?

    -  Et c’est toi qui lui dis que ses parents et sa soeur se sont tués dans un accident d’avion l’an dernier ? Même son héritage monstrueux ne le consolera pas.

    - Oui, tu as raison. On oublie, on l’a pas vu.


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  •  La photo de la semaine :

    claire-teysserre-orion4.jpg

    Source : http://frankiegoestocanada.wordpress.com/2012/08/

    A bientôt pour la publication de vos textes !

     

    Que voilà :

     

    Par Ljub :

     D'la Côte d'Azur à Saint-Malo,

    Mon rêve était trop beau :

    Son doux visage me souriait.

    Sur la plage abandonnée.

     

    Il y a le ciel, le soleil et la mer

    A cent mille lieux de moi.

    Et maintenant, que vais-je faire ?

    L’amour à la plage ?

     

    J´avais dessiné sur le sable :

    « Voilà l’été ! »

    « Vacances : j’oublie tout »

    Le long du golfe clair.

      

    L'amour joyeux est là qui fait risette

    Sous les sunlights des Tropiques

    Car j’veux pas rester chez moi seule.

    Et être enterrée sur la plage de Sète.

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    Par Mme Têtard :

    Soleil! T'as bougé!

    - Oui mais bon, je suis sur un pied, c'est pas facile avec les vagues!!

    - Tu retournes au départ!

    - S'il te plaît: Laisse moi une chance!

    - Bon d'accord, mais c'est la dernière! Après... tu n'en auras plus! Et tu sais ce que tu risques... hé, hé, hé...1,...2,...,3, soleil!

    - 1,...2,...,3, soleil!

    ...

    - 1,...2,...,3, soleil!

    ...

    - 1,...2,...,3, soleil!

    ...

    - 1,...2,...,3, soleil! Tu as encore bougé!

    - Bon, écoute, Yvan, oui, j'ai bougé, mais je ne compte pas jouer avec toi l'éternité durant.

    - Ah, bon? Mais que veux-tu faire d'autre?

    - Je voudrais quitter cette plage.

    - Tu connais la règle de la baie: Naufragé tu es, naufragé tu resteras, à la baie des trépassés, tu erreras.

    - Yvan, si je gagnes, je peux partir. Alors, laisse moi gagner.

    - Si je te laisse partir, qui va jouer avec moi, ma belle? Tu n'es pas bien, ici? Regarde ce paysage, ce calme, cette plénitude! Admire, vois cette authentique beauté!

    - Je vois cette vieille âme perdue depuis 94 ans qui m'empêche de partir.

    - 1,...2,...,3, soleil!

    ...

    - 1,...2,...,3, soleil!

    ...

    La plage de la baie des trépassés. Cette plage finistérienne, connue pour ses légendes ancestrales qui racontent que les corps des naufragés, ayant cédé leurs bateaux au Raz de Sein s'y échouaient, laissant leurs âmes errer, à jamais.

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     Par Chableu :

    Je vis vraiment dans un endroit splendide! Je me demande ce qui m'a pris. Cette fin d'été est agréable et douce sur cette plage. Je me demande bien ce qui m'a pris... J'aime la sensation du sable sous mes pieds, l'impression que le sol s'assèche sous leur pression, la fraicheur de l'eau. Je me demande vraiment ce qui m'a pris... Et ce léger souffle de vent marin encore tiède contre ma peau... j'aime qu'il me rappelle le souffle de mon homme. Je me demande tellement ce qui m'a pris... Ces falaises que je ne vois pas en marchant dans ce sens, je les sens, là, rassurantes, immuables et je sais qu'au retour elles guideront mes pas. Mais qu'est-ce qui m'a pris?! Mon homme... il m'avait prévenue pourtant que c'était un caprice, du grand n'importe quoi qui ne me satisferait pas... une fois de plus! La plénitude est ici, sur cette plage. C'est maintenant que je le sais. Maintenant... mais trop tard. Pourquoi j'ai fait ça?! En plus, j'en prends pour cinq ans! NOUS en prenons pour cinq! Cinq ans avec ce rappel incessant de mon erreur: faire construire une piscine quant on vit à cinq minutes à pieds de la falaise d'Etretat!!

    _________________________________________________________________________________________

    Par abcdefghij :

     

    Il avait clairement réparti les tâches :
« Je vais ratisser l’endroit où nous avions posé nos serviettes. Toi, tu vas essayer de retracer les trajets que tu as faits ce matin sur la plage. Je sais : une aiguille dans une botte de foin, mais il n’y a pas beaucoup de monde en ce moment. On a une chance. »

    
Mais non, on n’a aucune chance, mon chéri. On ne la retrouvera pas, mon alliance.

    Je faisais semblant de chercher. Lui, armé d’un grand tamis, explorait méthodiquement chaque centimètre carré de sable où nous nous étions étendu le matin même. Il faisait presque nuit, mais je savais qu’il ne lâcherait pas aussi facilement. Cette alliance, si importante pour lui…

    Sarah, un peu à l’écart, le regardait faire un moment, puis se replongeait dans son magasine des Petites Sorcières.

    
Tu n’as aucune chance, mon chéri. Elle est dans la poche de mon pantalon.

    

Une heure auparavant, j’étais rentrée de chez Christian, rouge encore du plaisir échangé, à chaque fois nouveau ; encore délicieusement endolorie aux endroits de mon corps où il s’était attardé. Et déjà dans l’attente de le revoir.
Et putain, j’avais oublié de remettre mon alliance. Quand je suis avec Christian, j’enlève tout, et surtout ce truc en or qui me relie à l’autre. Ça ne m’était jamais arrivé, d’oublier.

    En rentrant, j’avais passé ma main sur la joue de Sarah, cette merveille de 8 ans qui seule me retenait encore dans cette maison. A cause d’elle, je ne pourrai jamais le quitter…
Et il avait remarqué :

    
- Merde, ton alliance ?

    
- Sur la plage, j’ai balbutié. J’ai dû la perdre ce matin à la plage.



     

    Le soleil était plus bas, maintenant. Marchant lentement, je faisais semblant de chercher.
Il faudra pourtant qu’un jour j’ai le courage de quitter ce type, pensai-je en regardant mon mari à genou, tamisant le sable comme un forcené. Mais Sarah ?

Je glissais la main dans ma poche arrière. De l’index, j’effleurai nos initiales qui ne s’enlaçaient plus que sur ce morceau de métal froid.


    Un coup d’œil pour s’assurer qu’il ne me regardait pas, et je fis tomber l’anneau sur le sable mouillé, juste à mes pieds. Il s’y enfonça un peu, sous le poids de sa chute.

    D’un pas, je l’aidais à disparaître.

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    Par DelphineG63 :

    !!! Dernière minute !!!

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     Par Sev02 :

    Je ne sais plus rien.

    Je ne sais pas où je suis.

    Je ne sais pas comment ça a pu arriver.

    Je ne sait pas s'il y a d'autres survivants.

    Je ne sais pas quelle heure il est, mais le soleil se couche.
     

    Je ne sais pas depuis combien de temps je marche.
     

    Mais je marche...

    Je me rappelle le petit aéroport.
    Je me rappelle ce jeune pilote à la Top Gun et son sourire ravageur.

    Je me rappelle que l'on a discuté pendant le vol, de tout, de rien.
    Puis je me souviens de son silence soudain.

    Je me souviens de ses sourcils en train de se froncer.
    Je me souviens de la crispation de ses mains sur le manche.

    Et puis plus rien.
    J'ai senti une odeur de champignons.
    J'ai senti la moiteur d'une épaisse forêt.
    J'ai senti le craquement des brindilles.
    J'ai senti qu'il fallait que je me bouge, que je sorte de là.
    C'est Bear Grylls qui l'a dit : il faut aller vers la côte.
    Alors j'ai marché, marché.
    J'ai marché pour sortir de la forêt.
    J'ai marché pour traverser la lande.
    J'ai marché et là voilà la côte.
    Mais où sont les constructions attendues?
    Où sont les routes, les gens?
    Où sont les bateaux à l'horizon?
    Il n'y a rien.
    Alors je marche...


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  • Nouvel inducteur :

    Sources : http://www.imagesud.com/photographie-art/?cat=37

    Retour des copies mercredi prochain, le 10/07.

     

    Voici donc les productions !

     

    1/ Par Canrensucr :

    Je savais que c'était une mauvaise idée de suivre Linda ce soir, je n'avais pas envie de sortir. Paraît qu'il faut toujours écouter sa première idée. Mais paraît aussi qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.


    Après la journée horrible que j'avais passée (encore ce pauvre type qui passe toujours à ma caisse mais qui râle que ça va pas assez vite, et puis ça passe pas au bon prix, et puis qui me laisse la moitié de son caddie car n'a pas assez d'argent...), je ne rêvais que d'une chose : une soirée tranquille, en tête à tête avec ma pizza. Mais ce coup de fil de Linda, et son insistance, avait eu raison de ma paresse... Après 2 bonnes heures dans la salle de bain, je me trouvais … comment dire... presque Barbiénne. Comme la poupée quoi. Ca ne me ressemblait pas mais bon quitte à sortir...

    On avait donc rejoint le MacumbaNight. Elle adore cet endroit Linda. Je ne sais pas pourquoi, l'ambiance est nulle. 10 minutes après notre arrivée, elle était déjà partie aux bras d'un « apollon » (à ses yeux hein, parce que moi je le trouvais plutôt fadasse ce type) et je me suis retrouvée plantée là, au milieu de tous ces inconnus... Et pour couronner le tout, je me suis pris un tabouret de bar et me voilà avec un beau bleu sur la joue, non mais regardez à quoi je ressemble !

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    2/ Par DelphineG63 :

     

    Il était une heure. Tout le monde sait qu'on ne m'appelle pas à ce moment-là. C'est sacré la sieste. Alors, quand le téléphone a sonné, j'ai sursauté, je me suis posé des questions. C'est pas mon habitude mais là, je me suis levée et j'ai répondu.

    C'était le Musée Grévin. J'étais vraiment surprise. Que me voulaient-ils ? Le conservateur voulait savoir si je désirais récupérer ma statue de cire. Je n'avais jamais entendu dire que c'était possible. J'ai donc demandé pourquoi. Il m'a répondu que les sous-sols étaient trop encombrés, qu'ils devaient faire de la place pour stocker les stars de la téléréalité. Je n'ai pas su quoi répondre, j'ai raccroché, abasourdie...

    Que je ne sois plus exposée, je peux le comprendre. Je sais bien que je suis une inconnue pour les nouvelles générations. Depuis mes succès dans les années 30, l'eau a coulé sous les ponts. Mais, préférer stocker ces imbéciles d'un jour, plutôt que moi, j'ai été choquée. Je n'ai pas pu me rendormir cet après-midi là.

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     3/ Par Ljubljana :

     

    "Mademoiselle, je vais vous dire franco de port pourquoi vous avez été recalée au casting pour être stagiaire dans la classe du maître formateur émérite qu’est Ljub. Tout d’abord, il vous faut un sourire : ce n’est pas en faisant la tête que vous allez réussir à vous faire accepter. Ljub n’aime que les femmes joyeuses. Ensuite, il n’aime pas les coiffures qui obstruent le visage. Avec une telle mèche, vous allez passer un temps fou à vous recoiffer, à la remettre en place en soufflant dessus. Votre vigilance, vous devez la consacrer aux élèves : pas à votre coiffure. Et je ne parle même pas du maquillage : gardez votre fard à joues et votre rouge à lèvres pour d’autres occasions. Les élèves veulent des enseignants efficaces et disponibles, pas des bimbos. Un point positif cependant : en ouvrant le cadenas de votre ceinture de chasteté, vous avez fait un pas important vers Ljub : il ne vous gardera pas comme stagiaire, mais vous avez toutes vos chances si vous voulez le draguer. Sur ce, bon vent !"

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     4/ Par Mme Têtard :

    Elle m'appelle Ruth. A ma droite, sur l'étagère, il y a Marie, la Parisienne. A ma gauche, Katell, la Bretonne. La petite Faustine aime bien  nous dépoussiérer, arranger les plis de nos robes, redresser nos coiffes. Je suis l'Alsacienne, comme elle. C'est pourquoi je suis sa préférée. Ses parents m'ont offerte à la petite il y a 2 ans, pour ses 5 ans. Et justement la voici qui...Que s'est-il passé? Quelle était cette explosion? J'ai entendu un avion puis... plus rien... il fait si sombre... Je suis tombée de l'étagère, et je crois que j'ai un peu brûlé. 

    ***

    J'avais un peu brûlée, oui. Mais je n'étais pas tombée de l'étagère. C'est le mur entier, qui était tombé, cet épais  mur en pierre, celui qui cachait le coffre fort de Madame Fuhrmann... Je suis restée, là, des années durant, enfouie dans les décombres, à côté de ce coffre, ouvert, et vide. Et puis un jour,  j'ai entendu des pas, des cris. Des petites mains ont gratté la terre, et m'ont sortie de là. Le cliché a fait le tour du Monde :

     "L'arrière-arrière petite fille de la célèbre résistante retrouve l'une des poupées de son arrière grand-mère dans les décombres de la maison familiale." 

    Ce que l'article ne dit pas, c'est que j'étais aussi la préférée de Madame Furhmann. Un jour, ils trouveront peut être, dans ma coiffe, les plans qu'elle y avait cachés.   

      

    _______________________________________________________________________________________________

    5/ Par abcdefgh :

    Bientôt, je ne serai plus son jouet. Je ne serai plus celle qui passe après toutes les autres, les autres de chair et d’os, qui vont et viennent chez lui, séduites, offertes, et à qu’il n’ose pas faire de mal.  A qui il ne fait rien d’ailleurs : on boit un verre, on se caresse, et ensuite il leur faut partir.

    Car Monsieur l’Apollon est impuissant.

    Bientôt, je ne serai plus son souffre-douleur. Je n’épongerai plus la colère qui l’envahit quand sa Belle d’un soir est partie, étourdie et déçue, et qu’elle ne reviendra pas.

    Hier soir, j’ai entendu la porte d’entrée se refermer, et une voix de femme dire « on s’appelle ? on se revoit ? », d’un ton de fausset qui laissait entendre le contraire. J’ai su que j’allais morfler.

    Ecumant de rage, tu es descendu, une fois encore, me trouver à la cave. Mais tu as glissé.

    Je n’ai rien pu faire pour toi, désolée : je ne suis qu’un tas de bois peint.

    Et te voilà couché, misérable, immobile, à mes pieds. Tu ne respires plus à présent, et ton corps commence à sentir.

    Je ne suis plus ton jouet. Quelqu’un va venir me chercher, me réparer, on me mettra dans une brocante, et un vieux monsieur respectable m’achètera pour ses petits-enfants.

    J’aimerais tant voir des enfants.

    _______________________________________________________________________________________________

      

     6/ Par Chableu :

    "C'est une poupée qui dit non, non ,non...".

    6 mois maintenant.

    6 mois déjà.

    6 mois enfin.

    J'écoute en boucle cette chanson de Polnaref. Pas vraiment en boucle. A sa fin je rêvasse un peu. Je l'ai foutue dehors. J'ai pas compris tout de suite pourquoi. J'avais eu LA poupée. Celle dont tout le monde rêvait. Mais ici, aujourd'hui, à des kilomètres de chez moi : j'ai pigé... Plongeur archéologue, je viens de trouver tout un tas de bazar dans ce fichu rafiot. Quand j'ai ouvert le cadenas, j'ai trouvé le mannequin. Comment tous ces vieux trucs que je lui ai mis dessus peuvent-ils rendre à ce point compte de sa beauté et de son esprit? Je lui ai fait un air triste : c'est mieux comme ça.

    Et là finalement, je percute qu'elle n'avait rien d'humain LA poupée.


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    C'est reparti ! Jusqu'à credi 3 juillet pour proposer vos textes !

      

    Voici les productions de cette semaine :

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    Par Mayette :

    Louise était partie en vacances avec son père. j'avais donc du temps pour moi. Mais pourquoi je suis allée dans ce parc ? Pourquoi il a fallu qu'Irène y soit aussi ! Et maintenant me voilà plantée là, à la regarder peindre !

    J'aurais mieux fait de partir avec eux. En ce moment ils doivent être sur la plage à faire des châteaux de sable.

    Elle croit quoi Irène ? Qu'elle va la vendre sa croûte ? C'est d'un banal, peindre une statue dans un parc !! Pfff...

    Le pire c'est que je ne peux même pas parler ! Madame a besoin de concentration !  Il faut absolument que je trouve une excuse pour m'en aller sans la fâcher. Faites que Paul m'appelle...

    Zut ! Je pensais qu'en lui disant que j'avais besoin de calme elle s'en irait ! C'est pourtant une pipelette Jeanne, elle n'est pas censée tenir aussi longtemps silencieuse ! Elle va rester plantée là combien de temps à me regarder peindre ? Qu'est ce que je fais ? Je lui dis qu'elle m'agace ? Envoyez moi un signe ... de la pluie ? le téléphone qui sonne ? tout ce que vous voulez mais qu'elle s'en aille !!

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    Par abcdefgh(ij) :

      

    - Bonjour !

    - ‘jour.

     

    - Il fait beau, hein. Un temps idéal pour peindre. J’aimerais bien savoir peindre.  Ça doit détendre.

    - Oui.

    - Vous peignez quoi, là ? La statue qu’est en face ? Avec les arbres derrière ? C’est ressemblant !

    - Mmm.

    - Et pourquoi vous la peignez, cette statue ?

    - Ben elle est…

    - Oui, je sais. Pardon : question idiote.  Enfin, idiote. C’est que c’est pas si simple que ça.

    Je vous regarde depuis tout à l’heure, et je me dis : pourquoi diable peindre cette statue ? Tout le monde peut la voir, elle va pas s’envoler.Et puis ce serait pas de chance si quelqu’un la volait, hein ? Depuis le temps qu’elle est là.

    Et puis j’ai réfléchi.

    C’est qu’elle veut l’emmener chez elle, je vois que ça. Je me suis dit : elle veut l’emmener chez elle, mais elle peut pas. Y’a pas la place, p’têt. Et puis on n’a pas le droit.

    Alors que là, elle la peint, avec ce qu’il y a autour, et hop, elle l’emmène.Elle découpe ce petit morceau du parc, et il se retrouve chez elle.

    Chez vous, je veux dire.

    Après, y’aurait plus rapide.

    - C’est sûr.

    - Une photo.

    Moi , quand j’ai voulu emmener le Château de Chambord chez moi, j’ai pris une photo. Ça va quand même plus vite, et puis c’est plus précis.

    Du coup, je me suis demandée : pourquoi elle peint, que ça fait trois heures qu’elle est là, et qu’elle est sûrement déjà venue plusieurs fois, alors qu’avec un portable, elle ferait pareil en 10 secondes.

    - Oui, ça va plus…

    - Non, non, mais j’ai réfléchi. Question idiote.

    La peinture, ça prend du temps, c’est fait exprès. Comme ça, elle s’imprègne. Elle en connaît tous les détails, de la statue. Donc elle l’emmène pas que sur sa toile, elle l’emmène aussi dans sa tête. Un peu comme si c’était elle, enfin vous je veux dire, qui l’avait sculptée. Elle emmène chaque arbre, chaque gravier du chemin. Ils sont à l’intérieur, maintenant.

    Alors que moi, avec mon appareil photo… Clic, et puis c’est tout.

    - Oui, je crois que…

    - Non mais je vous dérange pas plus longtemps. Faut que j’y aille.

    En tout cas c’était passionnant de discuter avec vous.

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    Par Sev02 :

    Elle commençait à s'impatienter et ne trouvait pas ce qui dénotait dans le tableau. Pour la troisième fois, elle fronça les sourcils et examina le tableau avec attention.

    Elle s'interrogea sur la couleur des plates-bandes mais dût reconnaître qu'elles étaient magnifiquement réalistes. La posture du sujet, parfaitement immobile depuis presque 2 siècles ne pouvait pas être la cause de sa gêne, ni même sa teinte bronze vieilli. Le soleil cognait et malgré son couvre-chef, des gouttes de sueur perlaient le long de ses tempes. Elle s'efforça de se calmer, contempla la palette des couleurs, puis de nouveau la toile. C'était avec bien du mal qu'elle s'aperçut que c'était la couleur du ciel qui tranchait avec l'impression générale de l'œuvre. Une teinte bien plus vive était nécessaire pour rendre compte de la clémence du temps ce jour-là.

     

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    Par Miss T' :

     

    Hyde park. Notre repère. Notre QG. Nous aimons Hyde park pour ses arbres, sa verdure, ses abris, ses personnes âgées et ses jeunes enfants qui nous lancent des miettes de pain, (même s'ils les partagent avec ces crâneurs de cygnes), ses nuits calmes et ses matins tranquilles, et aussi pour ses soirées de week-end aux poubelles débordantes de restes délicieux. 

    Ce que nous n'aimons pas à Hyde park, ce sont les deux barbouilleuses... Dorothy et Beth. Tout un poème! Elles viennent tous les dimanches matins, très tôt, à peu près en même temps que les premiers joggeurs. 

    Les barbouilleuses sont bruyantes, fatiguantes, et puantes. Avez-vous déjà senti l'odeur de leurs tubes de couleurs à l'huile? Beurk... Pire que de l'huile de foie de morue!! Et surtout, les barbouilleuses pensent qu'on les dérange. Cela ne leur plait pas, quand je me pose sur la tête de telle ou telle statue.... Quand je volette ici ou là. 

    Quand je m'installe sur une branche, au dessus d'elles. 

    Un jour, elles ont entrepris de m'en chasser, à grands cris, à grands gestes, à grandes odeurs d'huiles... 

    Ah! Hyde Park. Quel merveilleux endroit. On y revient toujours. Avez-vous remarqué les couvre-chefs de Beth et Dorothy ?

    Elles ne reviennent plus jamais sans.

     

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    Par Delphine G63 :

    Dis-donc, elle a bien avancé. 

    Elle est assez douée, quoiqu'on en dise.

    C'est pas la plus drôle des artistes, Patricia, on rigole pas beaucoup quand on peint près d'elle.

    Mais c'est pas mal. Elle en est où là ? Elle doit peaufiner le feuillage sans doute, puis un bout de ciel...

    Mais attends.... la statue... il lui manque un bout, et pas le moins important !!!

    En plus d'être trop sérieuse, elle est donc prude !

    Ah lala, laisse moi allez raconter ça à Hubert et Jean-Paul qu'on se marre cinq minutes ! »


    4 commentaires
  • On ne s'en lasse pas encore.

    Et on a jusqu'à mercredi prochain pour écrire à partir de :roof_over_head_by_marx77-d68qequ.jpg

     Photo : Roof Over Head  de MARX77 (Khuram Lawrence)

      

      

    Et voici (enfin !) les textes de cette semaine :

      

    Par Mme Têtard :

    Bienvenue au défilé de la Loisir Fashion Week de juin.Cette saison, les créateurs se sont lâchés sur le style « Camping à Barbè’s Street Wear ».

    Dans ce superbe décor puissamment cyclindré, Steven, à gauche, vous présente sa tenue : Très swag avec sa tente en carton 100% recyclable sur la tête, son ensemble pantalon façon pyjama et veste à poches géantes en pur synthétique beiges qui viennent élégamment rehausser l’allure « camping fashion » donnée par cette magnifique paire de claquettes en simili cuir. Un sac à main en plastique façon pochon, vient compléter l’ensemble avec classe et discrétion. A droite, Ted, très à l’aise en jean à larges revers, le larfeuille dans la poche arrière, porte, quant à lui, un petit top moulant blanc crème, laissant deviner, par transparence, un sulfureux petit Marcel très vintage. Comme Steven, Ted arbore fièrement ses sandalettes masculines à épaisses lanières marron, 100% croûte de cuir. La semaine prochaine, la Fashion Week se déroulera à Tahiti. D’ici là, bon shopping !

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     Par Mel(ymélo) :

    Tard  le soir, Elie avait fini par rentrer chez lui.


    Il s'était éveillé, avait vérifié l'état impeccable de ses vêtements, ajusté l'ourlet de ses pantalons, frotté ses sandales légèrement poussiéreuses; son état lui semblait convenable. Néanmoins, au  moment d'ajuster ses lunettes sur son nez, son geste était resté suspendu quelques secondes. Il n'y avait plus d'endroit où les poser. Intrigué, il chercha dans le terrain vague quelqu'objet qui pût faire l'affaire. Il aperçut alors sa tête. Toute seule. Elle avait roulé un peu en contrebas. Elle était proprement découpée au niveau du cou. Une jolie couleur – ne fût la poussière - et les cheveux légèrement ébouriffés par le vent. Il se saisit d'un sac qui jonchait le sol, et y déposa sa tête. Regagnant la rue, il envisagea la surprise, le dégoût, le rejet peut-être que susciterait son apparition étêtée. Un tour rapide d'horizon lui permit de dénicher quelques cartons qu'il empila au dessus de son cou.


    Il rentra chez lui paisiblement.

    A l'abri des regards des autres.

    Et aussi de la pluie.

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     Par abcdefghij :

    C’est pour ce soir.

    A partir de ce soir,  ma chère, je ne t’entendrai plus jamais me dire que si tu avais su, tu aurais épousé Alfred. C’est qu’il a réussi, lui.

    Tu ne me reprocheras jamais plus mon salaire minable de traducteur chez Penguin, qui m’obligeait, disais-tu (Vive l’imparfait ! il te va si bien) à vivre à tes crochets. Tu ne m’enverras plus dans la tronche chaque matin au petit déj’, ou entre la poire et le fromage, que c’est toi qui paies tout ; que notre particulier en plein Huitième, il est à toi ; que sans toi j’habiterais un pavillon de banlieue ou un F2 à Belleville ; tu ne pleureras plus ta particule perdue, par ma faute ; je ne t’entendrai plus soupirer d’ennui au lit, en écartant vaguement tes nobles cuisses d’un air dédaigneux. Pourtant, ça te plaisait au début... C’est d’ailleurs pour ça que tu m’as épousé, non ?

    Ce soir, c’est moi qui parlerai, pour une fois. Je te dirai que pour les flics, tu as déjà disparu depuis trois jours ; que, pendant que tu crèves de trouille attachée dans la cave, au milieu des bouteilles millésimées de ton défunt père  (celles qui étaient trop bonnes pour ma gueule, tu te souviens, que je n’aurais pas appréciées à leur juste valeur…), j’ai été signaler ta disparition au Commissariat, des sanglots dans la voix; qu’ils n’ont pas encore ouvert d’enquête, les flics - vu que pas encore de corps. (Ils sont débordés, tu sais) ; que ta Bentley, Cynthia l’a garée dimanche sur un ancien parking, à des centaines de kilomètres d’ici. On croira à un vol qui a mal tourné.

    Ça va être un crime parfait, ma tendre épouse, et tu peux être fière d’y figurer parmi les protagonistes.

    Et avant de te pousser, je te parlerai de Cynthia.  Au lit, elle soupire pas, elle, ou alors pas comme toi. Elle sera mon alibi, ce soir, un magnifique alibi gaulé comme une déesse. Parce que je vais aller la rejoindre juste après, et elle va me faire passer ma culpabilité entre ses seins.

    Je te raconterai aussi (tu vas sans doute pas aimer) comment j’ai un peu aidé ton père à avoir son accident fatal, et pourquoi il a pas pu freiner dans ce virage. Lui qui ne m’a jamais considéré comme son gendre, et qui gonflait sa poitrine - ce qui faisait ressortir à point nommé  son portefeuille  - quand il me parlait de ses affaires, de ses terres, de ses vignobles… en me tutoyant avec condescendance.

    Allez, garde la tête froide, et récapitule, mon p’tit gars, parce que t’as pas droit à l’erreur : elle tombe du haut de son escalier en marbre (aïe, ça fait mal, hein ?). Une folie, une horreur, cet escalier prétentieux, juste dans l’entrée ; on pouvait pas le louper, ce signe extérieur de richesse et de mauvais goût, blanc et froid, comme elle.

    Si ça suffit pas, un petit coup sur la nuque.

    Je t’emballe tout ça, et hop, sur le toit de ma Saxo. Ensuite,  je te poste le colis dans la Seine. Frais de port inclus.

    La nappe en plastique : OK.

    Le Chatterton  : OK.

    Ça devrait aller, ces cartons en guise de dernière demeure…

    J’en ai pas eu pour bien cher, hein ? Une affaire.

     

    Bon, je crois que j’ai tout : y’a plus qu’à.

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    Par delphineG63 :

    Shenzen, 2008.

    Je suis toujours là, moi. Je bosse encore comme un forçat alors que j'ai 70 ans. Livrer des colis, transporter des paquets, tout ça à pied, par tout temps, quelque soit mon chargement... ça n'en finira donc jamais...

    Pourtant, il y a 30 ans, j'y ai cru aux paroles du petit timonier « il est glorieux de s'enrichir ». Il n'a pas précisé que tout le monde n'y aurait pas droit. Pourtant je n'ai pas ménagé ma peine.

    Aujourd'hui, quand je traverse ces rues où les boutiques de luxe ont depuis longtemps remplacé les échoppes de mon enfance, j'ai mal au cœur, j'ai les poches vides.

    Ce serait bien si je pouvais avoir une moto, je serais moins épuisé. Pfff... Vaut mieux pas que je regarde..., ça sert à rien, mais ça fait mal.

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    Par Sev02 :

    Un service...un service qu'ils m'avaient dit les collègues...

    Bon , moi, je suis bien sympa mais c'est la dernière fois hein.

    D'ailleurs ça vaut bien 1 mois de service de récré ça...

    Non, Monsieur , c'est pas une maison qui parle! Et puis même si c'était une maison qui parle qu'est-ce que ça peut vous faire?

    Ah non, ça c'est sûr, l'an prochain les cartons pour les décors de kermesse c'est pas moi qui m'y colle!

    __________________________________________________________________________________________________________ 

    Par Joelafrite :

    Promulgation d'un arrêté anti-mendicité, les SDF sont priés de dégager.

    Ils gênent les touristes, salauds de pauvres.


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  • Deuxième session.

    Nous avions une semaine pour écrire quelque chose à partir de cette photographie (les textes seront publiés mercredi 12/06, mais les propositions géniales seront bien sûr acceptées après cette date !) :

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    Et voici les textes :

    Texte 1 (par Kiko)

    Tiens, je me ferais bien un remake du film "L'amant" de Marguerite Duras ... Bon, ça commençait comment déjà? Ah oui, l'héroïne est appuyée sur une rambarde et regarde les allées et venues des passagers d'un bateau. Si je me hisse sur la pointe des griffes ça va le faire, mais j'avoue que je ne vais pas tenir longtemps dans cette position. Va pas falloir traîner trop, le bel amant ... J'ai vraiment mal aux pattes, là, ça fait deux heures que j'attends et j'ai les coussinets endoloris. Et puis le temps se couvre et j'ai oublié mon parapluie. Y'a plukastirer ... sur la pointe des pattes, dépitée.

    ____________________________________________________________________________________________________________

     

    Texte 2 (par abcdefgh)

    Atsuko, c’est ma maîtresse.

    A 14 ans, elle a décidé de partir, loin.

    « Tu sais, Chiba (mon nom, à moi, c’est Chibami, ça veut dire « Mille Vagues ». Mais Atsuko m’appelle souvent Chiba). Tu sais Chiba, là-bas, les femmes sont libres.  Elles ne se tuent pas le dos à ramasser le riz ou à faire des courbettes aux maris. Les pères ne  frappent pas.  Il n’y a pas de mines de sel. Et moi, je n’ai aucune envie d’épouser Hirokazu. Il sent mauvais. Son nez ressemble à une grosse ichigo. 

    Là-bas, les femmes  fument, travaillent dans des bureaux. Elles sentent le parfum, et des machines font la lessive pour elles.»

     

    Et Atsuko est partie, sans rien dire à personne. Je l’ai suivie un moment dans les rues d’Atami, jusqu’au port…

    « Je viendrai te chercher Chiba-chan ! Bientôt,  je serai riche ! » 

    Les Matsuda ne parlent jamais d’elle. Mais je sais qu’ils sont plus tristes qu’avant. Et quand ils me croisent, et que je leur fais penser à Atsuko,  je le vois dans leurs yeux, cette étincelle qui s’éteint, et j’ai intérêt à me carapater avant de prendre un coup de pied.

     

    Aujourd’hui, ils ont couché sa photo sur la poutre de la cheminée. Je sais ce que ça veut dire.

    Je sais que nos deux pays sont maintenant des ennemis déclarés. Que les exilés ne donnent plus de nouvelles.

     

    Mais moi, comme tous les jours depuis 3 ans, je retourne l’attendre.

      ____________________________________________________________________________________________________________

     

    Texte 3 (par Monsieur Lafrite, dit JLF)

    D’abord le type s’était approché et l’avait attrapé par la peau du cou.

    Puis on l’avait mis dans un panier. Un panier qui sentait le vernis.

    Ils avaient roulé un moment et il avait découvert son nouveau foyer.

     


    On l’avait mené chez un docteur. Ben, je suis pas malade, il avait dit. Le docteur l’avait endormi et au réveil il lui manquait quelque chose.

    On lui avait fait manger une pâtée gélatineuse.

    On lui avait donné un nom idiot.

    On l’avait gratouillé, bisouillé, tripoté, trituré, malaxé, tapoté.
     

     

    Alors il avait marché, longtemps. Et là, il regardait la mer en repensant à tout ça …

      ____________________________________________________________________________________________________________

     

    Texte 4 (par Madame Têtard, aka Miss T')

    Les nuages, en traînée vaporeuse au dessus du Mont endormi

    Rappellent à ce dernier sa nature éruptive

    Moi, d'en-bas, j'admire le vol en lettres cursives

    De la mouette rieuse, et je l'envie.

     ____________________________________________________________________________________________________________

    Texte 5 (par Ljub')

    La vie est triste sans ma dulcinée ! J’aime beaucoup les caresses de mon maître et de ma maîtresse, mais rien ne vaut la vie à ses côtés. Et je suis ici, à l’attendre : elle m’a promis qu’elle me ferait une surprise pour la Saint-Valentin. Va-t-elle venir en planche à voile ? En scooter des mers ? Ou bien par les airs ? L’horizon et le paysage sont magnifiques, la mer est d’huile, le soleil brille et je piaffe d’impatience. Dès que je la serrerai avec tendresse dans mes pattes, les vacances pourront enfin commencer.


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  • Jeu littéraire sur EDP... Il s'agissait d'écrire un texte d'une quinzaine de lignes, de genre au choix, intégrant cette scène :

    (Si elle vous inspire, vous pouvez encore participer, et je publierai vos textes ici !)

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    Photo : "Dogs in cars" de Martin Usborne, ici    

     

    Voici les quatre textes qu'elle a inspirés :

    1. Par Kiko :

    "Ce soir, je reste seule à l'école une fois de plus... Les collègues sont parties il y a 3 heures déjà, il fait nuit, il fait froid. Tiens, il pleut ...

    Ah, Monsieur L. qui vient voter. "Soir' Monsieur L., fait pas chaud, hein? Comment ça la petite a oublié son doudou à l'école? Ah oui le voilà ... bonsoir à lundi"

    Dans le couloir, l'humidité fait tomber l'affiche de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, je sursaute, le moindre bruit me fait peur. L'année dernière, il y avait un rat dans l'école. Non, non, un vrai, je ne parle pas de l'IEN...

    Bon, il est 20 heures, pas un chat, tant pis j'ouvre l'urne, je commence le dépouillement. J'ouvre les enveloppes, je compte ... je ...

    Je rejoins ma voiture, il est tard, un vent glacial me mord les joues, je pense au gros pain aux raisins qui m'attend sur mon siège avant. 

    Mince, j'ai perdu mes clés. "

     ____________________________________________________________________________________________________________

    2. Par Ljubljana :

    "Il est trois heures du matin. Pas une voiture à l’horizon. Ljub a réussi à négocier le passage du permis de conduire à une heure où tout le monde dort du sommeil du juste. Il n’y a pas âme qui vive dans la rue : pas de scooter ni de motard faisant fi du code de la route, pas de cycliste sprintant dans la contre-allée, pas de mère avec un landau, pas de mémé à écraser, aucun djeun’s absorbé par l’écoute de son i-pod franchissant la route hors des passages protégés. Si Ljub cale, il n’y aura personne qui le klaxonnera : il est tranquille. Il a même réussi à négocier de conduire une voiture ne portant pas l’inscription « auto-école ». Personne non plus sur la banquette arrière. Il est seul avec l’examinateur, ou plutôt…avec l’examinatrice. Courte vêtue, portant des talons hauts pourtant contre-indiqués à la conduite automobile, un décolleté rose bonbon assorti à son rouge à lèvres, elle glisse langoureusement ses jambes et le reste de son corps à la place du mort. Ljub sent monter un excès de sudation et une envie de faire autre chose que de conduire.

    Ljub est soudainement réveillé. Bobonne est folle de rage et lui dit :« Non mais allô, quoi ? Il est 8 heures du mat’ et t’es toujours pas réveillé ! Je te rappelle que tu dois aller bosser à 8h30 !"

     ____________________________________________________________________________________________________________

    3. Par Madame Têtard :

    Attente

    Comme d’habitude, il commence par me parler comme si j’étais son pote. Puis,  se rendant compte que je ne lui réponds pas, parce que je suis un chien, il me traduit en cynolangage, celui qu’on a appris tous les deux, tous les dimanches matins, au club, quand j’étais chiot. Alors « assis pas bouger », je veux bien. A cette heure de la nuit, je conçois. Mais « Garde »… Il est marrant le gamin. Je suis enfermé. Enfermé dans cette voiture qui sent le vieux fast-food, le tabac et l’excès de sébum… Soit.

     Cet humain, je l’aime. C’est MON humain depuis que je suis petit. Mais ces derniers temps, il n’y a rien à en tirer. Alors je l’attends. « Assis. Pas bouger ». Ça fait longtemps que j’attends. La lune, elle,  a bougé. Le chat gris est revenu de sa chasse nocturne. C’est au tour des rats de sortir. Ce pont pue le rat. Mais mon jeune humain ne revient pas.

     

    Ça  bouge. Ça  parle. Je les connais pas ceux-là. Méfiance. Je montre mes crocs ? Ou je me la joue copain ? Il a l’air sympa le bleu. « Gentil. Bon chien… » Ouais… Mais il est comme moi, il se méfie. C’est le matin et mon indomptable humain n’est toujours pas là. « Garde… ». Le bleu force la portière. On m’attrape par le cou, on m’enferme dans une boîte en plastique. Ça pue.  « Pas bouger ». Pas le choix. Même pas le temps de pisser.

    Les bleus mettent la boîte dans le camion. On démarre. Je les entends parler. Les humains ne savent pas que les chiens les comprennent. Dans le moindre détail. Je sais maintenant, ce qu’il s’est passé.

     ____________________________________________________________________________________________________________

    4. Par abcdefgh :

    J’ai jamais su dire non.

    « Je passe te prendre dans mon carrosse, Princesse. Tu me dis où et je te dis quand. »

    Rendez-vous donné à 3 pâtés d’immeubles de chez moi, pas envie qu’il sache où j’habite.

    C’était bien lui, le même que sur la photo déposée sur Meetic, avec juste quelques années en plus, c’est de bonne guerre.

    En revanche, le carrosse n’avait pas attendu les 12 coups pour se transformer en citrouille.

    A Del Arte (c’est une Pizzeria, pas un théâtre), au dessert, je savais déjà tout : son ex femme, ses ex gosses, son ex home sweet home, son ex taf, son ex ex taf, ses intérims…  Heureusement que je n’avais pas mis ma montre.

    Remontée dans l’épave. J’osais à peine claquer la portière de peur de la voir tomber en morceaux.

    - Je t’emmène pas chez moi, y’a mon colloc.

    - Merde c’est pas de bol, chez moi aussi, y’a ma colloc. Avec son Jules en plus.

    - On se trouve un bar ?

    - OK. 

    Avant le Bar promis, il s’est arrêté. L’endroit choisi pour me poser la main sur la cuisse était désert et glauque à souhait. J’ai laissé faire.

    Mais quand il a tenté, à la Bébel, de descendre mon siège en arrière, et que mon dossier a basculé d’un coup d’un seul en un gros scrouintch métallisé, j’ai pas pu me retenir.

    Un rire inextinguible comme on n'en a qu’un dans l’année.

    J’en aurais pissé sur ses sièges en simili.

    Il a pas aimé.

    - Je te ramène, hein ?

    - Ouais mais tu me remontes avant. 


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