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Un petit chef d'oeuvre épistolaire.
Deux associés et néanmoins amis, l'un allemand, l'autre juif américain, se trouvent radicalement séparés de corps et d'idées par la guerre. En quelques lettres, leurs vies chavirent.
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Je suis fan de cet auteur, à tel point que si j'étais romancière, j'aurais vraiment aimé écrire comme elle. Un style libre comme l'air qui se boit comme du petit lait, des thèmes tout aussi libres, et surtout des regards, sans concessions, qui varient au gré des personnages, sur le monde d'aujourd'hui (Internet, la télé, les services publics, les autres, le monde du travail et du non-travail...) et celui qui s'annonce.
En suivant la descente de Vernon Subutex, le personnage central, qui perd son boulot, son appart', ses amis, on croise plein de personnages au destin pas toujours glorieux mais tellement humains qu'on a l'impression de s'y croiser aussi.
Un roman pas méga gai, sur la nostalgie, et sur toutes les petites et grosses saloperies que la vie nous réserve.
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(Décidément, sans vraiment le faire exprès, j'ai emprunté deux B.D. le même jour sur le thème de la maladie...)
Celle-ci, autobiographique, raconte le combat d'une jeune femme contre une maladie cérébrale qui la rend amnésique, puis la reconquête de soi pendant une parenthèse de plusieurs années où il faut tout (ou presque) réapprendre.
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Un couple apprend que leur nouveau-né, la petite Laia, souffre de lésions cérébrales, et qu'elle a une chance sur un million de s'en sortir.
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Un court livre (que j'ai du mal à qualifier de "roman") sous forme de recherche et de réflexions sur les suicides par écrasement sous un train.
Le narrateur enquête sur ces personnes qui se sont ainsi anéanties, qui ont disparu corps et âme en choisissant cette mort, et s'interroge sur l'indifférence des vivants à leur égard.
Un livre culpabilisateur qui, malgré sa brièveté, m'est tombé des mains.
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Amélie cherche un compagnon d'ivresse, quelqu'un capable d'apprécier le Champagne comme elle le fait elle-même.
Elle va le trouver en la jeune personne de Pétronille, une de ses lectrices assidues, et également auteur très prometteur. Une amitié va très vite se lier entre ces deux protagonistes.
Un livre qui coule et qui pétille, qui se boit très vite et sans réfléchir. J'ai trouvé la fin néanmoins décevante (le jeu de roulette russe en offrait pourtant une plus explosive.)
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Vous aimeriez bien vivre dans une ville autarcique, entre gens riches et courtois seulement, une ville tellement bien protégée que rien de fâcheux ne pourrait jamais vous y arriver... Vous aimeriez bien, non ?
Bon ben alors il ne faut pas lire ce polar :
Patrick perd sa femme dans un accident de voiture, provoqué par une course poursuite et une mystérieuse détonation, alors que c'est lui qui conduisait.
Il va alors tenter de rendre justice lui-même, sans se rendre compte qu'il est manipulé et que les responsables ne sont forcément ceux que l'on croit...
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Un roman (autobiographique ?) écrit par une mère pour sa fille adoptive. Je n'ai pas pu le lâcher avant de l'avoir fini, tant cette lettre d'amour m'a renvoyée au mien pour mes filles. Un roman sur l'adoption, mais pas seulement. Un roman sur la parentalité, sur les peurs et les joies d'être mère. Magnifique.
Quelques extraits qui m'ont touchée :
- sur les parents adoptants :
(...) il existe aussi des êtres qui veulent donner une chance à ces enfants perdus, qui vont jusqu'à mettre leur famille en danger, pour se lancer dans ce pari insensé. Souvent, ils réussissent. Parfois, malgré tout cela, ils échouent. parce que, pour cet enfant là, c'était trop tard, son malheur était devenu irréversible.
- sur la non reconnaissance par la famille de cette filiation :
Sous le sapin, les présents formaient une montagne plus haute que toi. Tu les regardais avec de grands yeux ébahis et j'avais toutes les peines du monde à te retenir. Tu voulais aller les ouvrir.
- Ils ne sont pas tous pour toi, voyons. Il y en a pour tout le monde.
Ma belle-soeur t'en a tendu un. Je ne sais plus ce que c'était.
- On s'est tous cotisés, a annoncé mon frère.
Je n'ai pas compris tout de suite. Tu voulais en ouvrir d'autres. Tout le monde faisait cela. je te disais d'attendre, pendant qu'ils déballaient leurs présents. Je t'emprisonnais avec mes bras et tu essayais de t'échapper de toutes tes forces. Cela a duré longtemps, car chacun avait plusieurs paquets. Il n'y a que pour toi qu'ils s'étaient cotisés. Tu n'en avais qu'un, alors que ta cousine en recevait une dizaine. Nous avons passé la soirée à les regarder se remercier mutuellement.
Un petit (gros ?) bémol, cependant : la vision donnée du système scolaire français - qui maltraiterait ses élèves dès la maternelle. Quelques lignes qui font mal à l'instit' ordinaire que je suis. Des lignes qui donnent certes à réfléchir, mais que j'ai trouvées fort injustes.
Elle était brune, avec des cheveux longs. Je crois qu'elle s'appelait Elisabeth. Elle ne comprenait pas comment un enfant pouvait ne pas avoir de papa. Cela la scandalisait. Elle semblait penser que j'aurais dû te laisser à l'orphelinat.
Un matin, elle demande à me parler, avec sur le visage et dans la voix quelque chose qui me dit que ce n'était pas pour nous féliciter.
- Votre fille ne sait pas compter.
Son regard fulmine. Elle a l'air excédée. J'attends. Ce ne peut pas être que cela. C'est sûrement plus grave. J'ignorais d'ailleurs jusqu'à ce jour qu'il fallait savoir compter en première année de maternelle(...).
- Elle ne comprend rien à la numération.
Diantre ! Voilà qui se précise. La numération ! Mais c'est que c'est utile, la numération, comme le savait bien la boulangère de mon enfance, qui se trompait une foi sur deux en rendant la monnaie.
Non, Agnès Clancier, je crois que vous vous trompez sur cela : la majorité des enseignants se fichent bien de savoir si leur élève a été adoptée, si elle est issue d'une famille monoparentale, ou homosexuelle, ou je ne sais quoi encore. Quelle importance ? Ce n'est absolument pas notre problème. Seuls comptent le quotidien de la classe, les progrès des élèves, la transmission, cent fois remise en question, du savoir, le maintien d'une relation fragile avec un groupe hétérogène que l'on est seul, tout le temps, à faire avancer. Nous aussi, notre plus grand défi consiste à "donner une chance aux enfants perdus". Et parfois, "c'est trop tard", nous échouons. Nous aussi.
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Roman historique retraçant de l'intérieur un épisode sanglant de la bataille de Verdun. Trop pointu et technique pour moi, je n'ai pas réussi à suivre les événements ni à m'attacher aux personnages - à part peut-être à Victor Lerigueur, rescapé, qui se suicide quelques années après une guerre dont il revient quasi mutique.
Très belle écriture cependant, et j'en retiendrai ce passage, alors que dans la tourmente de l'assaut, seul le sommeil, mauvais, haché, devient pourtant le seul lien à la vie d'avant :
"Sitôt qu'il (Robin) dort, sa jeunesse lui monte en bouffée au visage. Elle envahit tout, ne lui laisse plus voix au chapitre. "Drôle d'énigme, ce type", songe Stéphane en remontant la couverture que Robin lui a prêtée. Limpide comme de l'eau - énigme quand même. Tout ce qu'il a fait aujourd'hui, actes de bravoure, pertes de sang-froid, colères grotesques, initiatives énergiques, vient de tomber comme une grappe. Les actions ne tiennent pas si bien au corps qu'on croit. Rien de tel que le sommeil pour trancher les tiges à ras. On regarde un homme dormir, et il faut tout reprendre à son sujet. En s'aventurant de bonne foi dans des erreurs flambant neuves. Ça doit être ça, la vérité dont on est capable."
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Un régal pour qui aime le style distancié de Jean Teulé, son ironie et sa précision quasi scientifique.
L'histoire est simple : biographie d'une serial empoisonneuse dans la Bretagne profonde et obscure du début XIXème. On suit, pas à pas, tous ses crimes - commencés dès l'enfance, et circonscrits aux alentours de Lorient. On cherche à la comprendre, mais pas trop. On se laisse plutôt emmener chez tous ces personnages, dont la plupart va mourir, qu'ils soient jeunes, beaux, riches, pauvres vieux ou laids. Sympathiques ou imbuvables, peu importe. L'empoisonneuse ne choisit pas, ne réfléchit pas : comme la Camarde, elle fauche au hasard.
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