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    C'est reparti ! Jusqu'à credi 3 juillet pour proposer vos textes !

      

    Voici les productions de cette semaine :

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    Par Mayette :

    Louise était partie en vacances avec son père. j'avais donc du temps pour moi. Mais pourquoi je suis allée dans ce parc ? Pourquoi il a fallu qu'Irène y soit aussi ! Et maintenant me voilà plantée là, à la regarder peindre !

    J'aurais mieux fait de partir avec eux. En ce moment ils doivent être sur la plage à faire des châteaux de sable.

    Elle croit quoi Irène ? Qu'elle va la vendre sa croûte ? C'est d'un banal, peindre une statue dans un parc !! Pfff...

    Le pire c'est que je ne peux même pas parler ! Madame a besoin de concentration !  Il faut absolument que je trouve une excuse pour m'en aller sans la fâcher. Faites que Paul m'appelle...

    Zut ! Je pensais qu'en lui disant que j'avais besoin de calme elle s'en irait ! C'est pourtant une pipelette Jeanne, elle n'est pas censée tenir aussi longtemps silencieuse ! Elle va rester plantée là combien de temps à me regarder peindre ? Qu'est ce que je fais ? Je lui dis qu'elle m'agace ? Envoyez moi un signe ... de la pluie ? le téléphone qui sonne ? tout ce que vous voulez mais qu'elle s'en aille !!

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    Par abcdefgh(ij) :

      

    - Bonjour !

    - ‘jour.

     

    - Il fait beau, hein. Un temps idéal pour peindre. J’aimerais bien savoir peindre.  Ça doit détendre.

    - Oui.

    - Vous peignez quoi, là ? La statue qu’est en face ? Avec les arbres derrière ? C’est ressemblant !

    - Mmm.

    - Et pourquoi vous la peignez, cette statue ?

    - Ben elle est…

    - Oui, je sais. Pardon : question idiote.  Enfin, idiote. C’est que c’est pas si simple que ça.

    Je vous regarde depuis tout à l’heure, et je me dis : pourquoi diable peindre cette statue ? Tout le monde peut la voir, elle va pas s’envoler.Et puis ce serait pas de chance si quelqu’un la volait, hein ? Depuis le temps qu’elle est là.

    Et puis j’ai réfléchi.

    C’est qu’elle veut l’emmener chez elle, je vois que ça. Je me suis dit : elle veut l’emmener chez elle, mais elle peut pas. Y’a pas la place, p’têt. Et puis on n’a pas le droit.

    Alors que là, elle la peint, avec ce qu’il y a autour, et hop, elle l’emmène.Elle découpe ce petit morceau du parc, et il se retrouve chez elle.

    Chez vous, je veux dire.

    Après, y’aurait plus rapide.

    - C’est sûr.

    - Une photo.

    Moi , quand j’ai voulu emmener le Château de Chambord chez moi, j’ai pris une photo. Ça va quand même plus vite, et puis c’est plus précis.

    Du coup, je me suis demandée : pourquoi elle peint, que ça fait trois heures qu’elle est là, et qu’elle est sûrement déjà venue plusieurs fois, alors qu’avec un portable, elle ferait pareil en 10 secondes.

    - Oui, ça va plus…

    - Non, non, mais j’ai réfléchi. Question idiote.

    La peinture, ça prend du temps, c’est fait exprès. Comme ça, elle s’imprègne. Elle en connaît tous les détails, de la statue. Donc elle l’emmène pas que sur sa toile, elle l’emmène aussi dans sa tête. Un peu comme si c’était elle, enfin vous je veux dire, qui l’avait sculptée. Elle emmène chaque arbre, chaque gravier du chemin. Ils sont à l’intérieur, maintenant.

    Alors que moi, avec mon appareil photo… Clic, et puis c’est tout.

    - Oui, je crois que…

    - Non mais je vous dérange pas plus longtemps. Faut que j’y aille.

    En tout cas c’était passionnant de discuter avec vous.

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    Par Sev02 :

    Elle commençait à s'impatienter et ne trouvait pas ce qui dénotait dans le tableau. Pour la troisième fois, elle fronça les sourcils et examina le tableau avec attention.

    Elle s'interrogea sur la couleur des plates-bandes mais dût reconnaître qu'elles étaient magnifiquement réalistes. La posture du sujet, parfaitement immobile depuis presque 2 siècles ne pouvait pas être la cause de sa gêne, ni même sa teinte bronze vieilli. Le soleil cognait et malgré son couvre-chef, des gouttes de sueur perlaient le long de ses tempes. Elle s'efforça de se calmer, contempla la palette des couleurs, puis de nouveau la toile. C'était avec bien du mal qu'elle s'aperçut que c'était la couleur du ciel qui tranchait avec l'impression générale de l'œuvre. Une teinte bien plus vive était nécessaire pour rendre compte de la clémence du temps ce jour-là.

     

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    Par Miss T' :

     

    Hyde park. Notre repère. Notre QG. Nous aimons Hyde park pour ses arbres, sa verdure, ses abris, ses personnes âgées et ses jeunes enfants qui nous lancent des miettes de pain, (même s'ils les partagent avec ces crâneurs de cygnes), ses nuits calmes et ses matins tranquilles, et aussi pour ses soirées de week-end aux poubelles débordantes de restes délicieux. 

    Ce que nous n'aimons pas à Hyde park, ce sont les deux barbouilleuses... Dorothy et Beth. Tout un poème! Elles viennent tous les dimanches matins, très tôt, à peu près en même temps que les premiers joggeurs. 

    Les barbouilleuses sont bruyantes, fatiguantes, et puantes. Avez-vous déjà senti l'odeur de leurs tubes de couleurs à l'huile? Beurk... Pire que de l'huile de foie de morue!! Et surtout, les barbouilleuses pensent qu'on les dérange. Cela ne leur plait pas, quand je me pose sur la tête de telle ou telle statue.... Quand je volette ici ou là. 

    Quand je m'installe sur une branche, au dessus d'elles. 

    Un jour, elles ont entrepris de m'en chasser, à grands cris, à grands gestes, à grandes odeurs d'huiles... 

    Ah! Hyde Park. Quel merveilleux endroit. On y revient toujours. Avez-vous remarqué les couvre-chefs de Beth et Dorothy ?

    Elles ne reviennent plus jamais sans.

     

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    Par Delphine G63 :

    Dis-donc, elle a bien avancé. 

    Elle est assez douée, quoiqu'on en dise.

    C'est pas la plus drôle des artistes, Patricia, on rigole pas beaucoup quand on peint près d'elle.

    Mais c'est pas mal. Elle en est où là ? Elle doit peaufiner le feuillage sans doute, puis un bout de ciel...

    Mais attends.... la statue... il lui manque un bout, et pas le moins important !!!

    En plus d'être trop sérieuse, elle est donc prude !

    Ah lala, laisse moi allez raconter ça à Hubert et Jean-Paul qu'on se marre cinq minutes ! »


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  • On ne s'en lasse pas encore.

    Et on a jusqu'à mercredi prochain pour écrire à partir de :roof_over_head_by_marx77-d68qequ.jpg

     Photo : Roof Over Head  de MARX77 (Khuram Lawrence)

      

      

    Et voici (enfin !) les textes de cette semaine :

      

    Par Mme Têtard :

    Bienvenue au défilé de la Loisir Fashion Week de juin.Cette saison, les créateurs se sont lâchés sur le style « Camping à Barbè’s Street Wear ».

    Dans ce superbe décor puissamment cyclindré, Steven, à gauche, vous présente sa tenue : Très swag avec sa tente en carton 100% recyclable sur la tête, son ensemble pantalon façon pyjama et veste à poches géantes en pur synthétique beiges qui viennent élégamment rehausser l’allure « camping fashion » donnée par cette magnifique paire de claquettes en simili cuir. Un sac à main en plastique façon pochon, vient compléter l’ensemble avec classe et discrétion. A droite, Ted, très à l’aise en jean à larges revers, le larfeuille dans la poche arrière, porte, quant à lui, un petit top moulant blanc crème, laissant deviner, par transparence, un sulfureux petit Marcel très vintage. Comme Steven, Ted arbore fièrement ses sandalettes masculines à épaisses lanières marron, 100% croûte de cuir. La semaine prochaine, la Fashion Week se déroulera à Tahiti. D’ici là, bon shopping !

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     Par Mel(ymélo) :

    Tard  le soir, Elie avait fini par rentrer chez lui.


    Il s'était éveillé, avait vérifié l'état impeccable de ses vêtements, ajusté l'ourlet de ses pantalons, frotté ses sandales légèrement poussiéreuses; son état lui semblait convenable. Néanmoins, au  moment d'ajuster ses lunettes sur son nez, son geste était resté suspendu quelques secondes. Il n'y avait plus d'endroit où les poser. Intrigué, il chercha dans le terrain vague quelqu'objet qui pût faire l'affaire. Il aperçut alors sa tête. Toute seule. Elle avait roulé un peu en contrebas. Elle était proprement découpée au niveau du cou. Une jolie couleur – ne fût la poussière - et les cheveux légèrement ébouriffés par le vent. Il se saisit d'un sac qui jonchait le sol, et y déposa sa tête. Regagnant la rue, il envisagea la surprise, le dégoût, le rejet peut-être que susciterait son apparition étêtée. Un tour rapide d'horizon lui permit de dénicher quelques cartons qu'il empila au dessus de son cou.


    Il rentra chez lui paisiblement.

    A l'abri des regards des autres.

    Et aussi de la pluie.

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     Par abcdefghij :

    C’est pour ce soir.

    A partir de ce soir,  ma chère, je ne t’entendrai plus jamais me dire que si tu avais su, tu aurais épousé Alfred. C’est qu’il a réussi, lui.

    Tu ne me reprocheras jamais plus mon salaire minable de traducteur chez Penguin, qui m’obligeait, disais-tu (Vive l’imparfait ! il te va si bien) à vivre à tes crochets. Tu ne m’enverras plus dans la tronche chaque matin au petit déj’, ou entre la poire et le fromage, que c’est toi qui paies tout ; que notre particulier en plein Huitième, il est à toi ; que sans toi j’habiterais un pavillon de banlieue ou un F2 à Belleville ; tu ne pleureras plus ta particule perdue, par ma faute ; je ne t’entendrai plus soupirer d’ennui au lit, en écartant vaguement tes nobles cuisses d’un air dédaigneux. Pourtant, ça te plaisait au début... C’est d’ailleurs pour ça que tu m’as épousé, non ?

    Ce soir, c’est moi qui parlerai, pour une fois. Je te dirai que pour les flics, tu as déjà disparu depuis trois jours ; que, pendant que tu crèves de trouille attachée dans la cave, au milieu des bouteilles millésimées de ton défunt père  (celles qui étaient trop bonnes pour ma gueule, tu te souviens, que je n’aurais pas appréciées à leur juste valeur…), j’ai été signaler ta disparition au Commissariat, des sanglots dans la voix; qu’ils n’ont pas encore ouvert d’enquête, les flics - vu que pas encore de corps. (Ils sont débordés, tu sais) ; que ta Bentley, Cynthia l’a garée dimanche sur un ancien parking, à des centaines de kilomètres d’ici. On croira à un vol qui a mal tourné.

    Ça va être un crime parfait, ma tendre épouse, et tu peux être fière d’y figurer parmi les protagonistes.

    Et avant de te pousser, je te parlerai de Cynthia.  Au lit, elle soupire pas, elle, ou alors pas comme toi. Elle sera mon alibi, ce soir, un magnifique alibi gaulé comme une déesse. Parce que je vais aller la rejoindre juste après, et elle va me faire passer ma culpabilité entre ses seins.

    Je te raconterai aussi (tu vas sans doute pas aimer) comment j’ai un peu aidé ton père à avoir son accident fatal, et pourquoi il a pas pu freiner dans ce virage. Lui qui ne m’a jamais considéré comme son gendre, et qui gonflait sa poitrine - ce qui faisait ressortir à point nommé  son portefeuille  - quand il me parlait de ses affaires, de ses terres, de ses vignobles… en me tutoyant avec condescendance.

    Allez, garde la tête froide, et récapitule, mon p’tit gars, parce que t’as pas droit à l’erreur : elle tombe du haut de son escalier en marbre (aïe, ça fait mal, hein ?). Une folie, une horreur, cet escalier prétentieux, juste dans l’entrée ; on pouvait pas le louper, ce signe extérieur de richesse et de mauvais goût, blanc et froid, comme elle.

    Si ça suffit pas, un petit coup sur la nuque.

    Je t’emballe tout ça, et hop, sur le toit de ma Saxo. Ensuite,  je te poste le colis dans la Seine. Frais de port inclus.

    La nappe en plastique : OK.

    Le Chatterton  : OK.

    Ça devrait aller, ces cartons en guise de dernière demeure…

    J’en ai pas eu pour bien cher, hein ? Une affaire.

     

    Bon, je crois que j’ai tout : y’a plus qu’à.

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    Par delphineG63 :

    Shenzen, 2008.

    Je suis toujours là, moi. Je bosse encore comme un forçat alors que j'ai 70 ans. Livrer des colis, transporter des paquets, tout ça à pied, par tout temps, quelque soit mon chargement... ça n'en finira donc jamais...

    Pourtant, il y a 30 ans, j'y ai cru aux paroles du petit timonier « il est glorieux de s'enrichir ». Il n'a pas précisé que tout le monde n'y aurait pas droit. Pourtant je n'ai pas ménagé ma peine.

    Aujourd'hui, quand je traverse ces rues où les boutiques de luxe ont depuis longtemps remplacé les échoppes de mon enfance, j'ai mal au cœur, j'ai les poches vides.

    Ce serait bien si je pouvais avoir une moto, je serais moins épuisé. Pfff... Vaut mieux pas que je regarde..., ça sert à rien, mais ça fait mal.

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    Par Sev02 :

    Un service...un service qu'ils m'avaient dit les collègues...

    Bon , moi, je suis bien sympa mais c'est la dernière fois hein.

    D'ailleurs ça vaut bien 1 mois de service de récré ça...

    Non, Monsieur , c'est pas une maison qui parle! Et puis même si c'était une maison qui parle qu'est-ce que ça peut vous faire?

    Ah non, ça c'est sûr, l'an prochain les cartons pour les décors de kermesse c'est pas moi qui m'y colle!

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    Par Joelafrite :

    Promulgation d'un arrêté anti-mendicité, les SDF sont priés de dégager.

    Ils gênent les touristes, salauds de pauvres.


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  • Deuxième session.

    Nous avions une semaine pour écrire quelque chose à partir de cette photographie (les textes seront publiés mercredi 12/06, mais les propositions géniales seront bien sûr acceptées après cette date !) :

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    Et voici les textes :

    Texte 1 (par Kiko)

    Tiens, je me ferais bien un remake du film "L'amant" de Marguerite Duras ... Bon, ça commençait comment déjà? Ah oui, l'héroïne est appuyée sur une rambarde et regarde les allées et venues des passagers d'un bateau. Si je me hisse sur la pointe des griffes ça va le faire, mais j'avoue que je ne vais pas tenir longtemps dans cette position. Va pas falloir traîner trop, le bel amant ... J'ai vraiment mal aux pattes, là, ça fait deux heures que j'attends et j'ai les coussinets endoloris. Et puis le temps se couvre et j'ai oublié mon parapluie. Y'a plukastirer ... sur la pointe des pattes, dépitée.

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    Texte 2 (par abcdefgh)

    Atsuko, c’est ma maîtresse.

    A 14 ans, elle a décidé de partir, loin.

    « Tu sais, Chiba (mon nom, à moi, c’est Chibami, ça veut dire « Mille Vagues ». Mais Atsuko m’appelle souvent Chiba). Tu sais Chiba, là-bas, les femmes sont libres.  Elles ne se tuent pas le dos à ramasser le riz ou à faire des courbettes aux maris. Les pères ne  frappent pas.  Il n’y a pas de mines de sel. Et moi, je n’ai aucune envie d’épouser Hirokazu. Il sent mauvais. Son nez ressemble à une grosse ichigo. 

    Là-bas, les femmes  fument, travaillent dans des bureaux. Elles sentent le parfum, et des machines font la lessive pour elles.»

     

    Et Atsuko est partie, sans rien dire à personne. Je l’ai suivie un moment dans les rues d’Atami, jusqu’au port…

    « Je viendrai te chercher Chiba-chan ! Bientôt,  je serai riche ! » 

    Les Matsuda ne parlent jamais d’elle. Mais je sais qu’ils sont plus tristes qu’avant. Et quand ils me croisent, et que je leur fais penser à Atsuko,  je le vois dans leurs yeux, cette étincelle qui s’éteint, et j’ai intérêt à me carapater avant de prendre un coup de pied.

     

    Aujourd’hui, ils ont couché sa photo sur la poutre de la cheminée. Je sais ce que ça veut dire.

    Je sais que nos deux pays sont maintenant des ennemis déclarés. Que les exilés ne donnent plus de nouvelles.

     

    Mais moi, comme tous les jours depuis 3 ans, je retourne l’attendre.

      ____________________________________________________________________________________________________________

     

    Texte 3 (par Monsieur Lafrite, dit JLF)

    D’abord le type s’était approché et l’avait attrapé par la peau du cou.

    Puis on l’avait mis dans un panier. Un panier qui sentait le vernis.

    Ils avaient roulé un moment et il avait découvert son nouveau foyer.

     


    On l’avait mené chez un docteur. Ben, je suis pas malade, il avait dit. Le docteur l’avait endormi et au réveil il lui manquait quelque chose.

    On lui avait fait manger une pâtée gélatineuse.

    On lui avait donné un nom idiot.

    On l’avait gratouillé, bisouillé, tripoté, trituré, malaxé, tapoté.
     

     

    Alors il avait marché, longtemps. Et là, il regardait la mer en repensant à tout ça …

      ____________________________________________________________________________________________________________

     

    Texte 4 (par Madame Têtard, aka Miss T')

    Les nuages, en traînée vaporeuse au dessus du Mont endormi

    Rappellent à ce dernier sa nature éruptive

    Moi, d'en-bas, j'admire le vol en lettres cursives

    De la mouette rieuse, et je l'envie.

     ____________________________________________________________________________________________________________

    Texte 5 (par Ljub')

    La vie est triste sans ma dulcinée ! J’aime beaucoup les caresses de mon maître et de ma maîtresse, mais rien ne vaut la vie à ses côtés. Et je suis ici, à l’attendre : elle m’a promis qu’elle me ferait une surprise pour la Saint-Valentin. Va-t-elle venir en planche à voile ? En scooter des mers ? Ou bien par les airs ? L’horizon et le paysage sont magnifiques, la mer est d’huile, le soleil brille et je piaffe d’impatience. Dès que je la serrerai avec tendresse dans mes pattes, les vacances pourront enfin commencer.


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  • Jeu littéraire sur EDP... Il s'agissait d'écrire un texte d'une quinzaine de lignes, de genre au choix, intégrant cette scène :

    (Si elle vous inspire, vous pouvez encore participer, et je publierai vos textes ici !)

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    Photo : "Dogs in cars" de Martin Usborne, ici    

     

    Voici les quatre textes qu'elle a inspirés :

    1. Par Kiko :

    "Ce soir, je reste seule à l'école une fois de plus... Les collègues sont parties il y a 3 heures déjà, il fait nuit, il fait froid. Tiens, il pleut ...

    Ah, Monsieur L. qui vient voter. "Soir' Monsieur L., fait pas chaud, hein? Comment ça la petite a oublié son doudou à l'école? Ah oui le voilà ... bonsoir à lundi"

    Dans le couloir, l'humidité fait tomber l'affiche de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, je sursaute, le moindre bruit me fait peur. L'année dernière, il y avait un rat dans l'école. Non, non, un vrai, je ne parle pas de l'IEN...

    Bon, il est 20 heures, pas un chat, tant pis j'ouvre l'urne, je commence le dépouillement. J'ouvre les enveloppes, je compte ... je ...

    Je rejoins ma voiture, il est tard, un vent glacial me mord les joues, je pense au gros pain aux raisins qui m'attend sur mon siège avant. 

    Mince, j'ai perdu mes clés. "

     ____________________________________________________________________________________________________________

    2. Par Ljubljana :

    "Il est trois heures du matin. Pas une voiture à l’horizon. Ljub a réussi à négocier le passage du permis de conduire à une heure où tout le monde dort du sommeil du juste. Il n’y a pas âme qui vive dans la rue : pas de scooter ni de motard faisant fi du code de la route, pas de cycliste sprintant dans la contre-allée, pas de mère avec un landau, pas de mémé à écraser, aucun djeun’s absorbé par l’écoute de son i-pod franchissant la route hors des passages protégés. Si Ljub cale, il n’y aura personne qui le klaxonnera : il est tranquille. Il a même réussi à négocier de conduire une voiture ne portant pas l’inscription « auto-école ». Personne non plus sur la banquette arrière. Il est seul avec l’examinateur, ou plutôt…avec l’examinatrice. Courte vêtue, portant des talons hauts pourtant contre-indiqués à la conduite automobile, un décolleté rose bonbon assorti à son rouge à lèvres, elle glisse langoureusement ses jambes et le reste de son corps à la place du mort. Ljub sent monter un excès de sudation et une envie de faire autre chose que de conduire.

    Ljub est soudainement réveillé. Bobonne est folle de rage et lui dit :« Non mais allô, quoi ? Il est 8 heures du mat’ et t’es toujours pas réveillé ! Je te rappelle que tu dois aller bosser à 8h30 !"

     ____________________________________________________________________________________________________________

    3. Par Madame Têtard :

    Attente

    Comme d’habitude, il commence par me parler comme si j’étais son pote. Puis,  se rendant compte que je ne lui réponds pas, parce que je suis un chien, il me traduit en cynolangage, celui qu’on a appris tous les deux, tous les dimanches matins, au club, quand j’étais chiot. Alors « assis pas bouger », je veux bien. A cette heure de la nuit, je conçois. Mais « Garde »… Il est marrant le gamin. Je suis enfermé. Enfermé dans cette voiture qui sent le vieux fast-food, le tabac et l’excès de sébum… Soit.

     Cet humain, je l’aime. C’est MON humain depuis que je suis petit. Mais ces derniers temps, il n’y a rien à en tirer. Alors je l’attends. « Assis. Pas bouger ». Ça fait longtemps que j’attends. La lune, elle,  a bougé. Le chat gris est revenu de sa chasse nocturne. C’est au tour des rats de sortir. Ce pont pue le rat. Mais mon jeune humain ne revient pas.

     

    Ça  bouge. Ça  parle. Je les connais pas ceux-là. Méfiance. Je montre mes crocs ? Ou je me la joue copain ? Il a l’air sympa le bleu. « Gentil. Bon chien… » Ouais… Mais il est comme moi, il se méfie. C’est le matin et mon indomptable humain n’est toujours pas là. « Garde… ». Le bleu force la portière. On m’attrape par le cou, on m’enferme dans une boîte en plastique. Ça pue.  « Pas bouger ». Pas le choix. Même pas le temps de pisser.

    Les bleus mettent la boîte dans le camion. On démarre. Je les entends parler. Les humains ne savent pas que les chiens les comprennent. Dans le moindre détail. Je sais maintenant, ce qu’il s’est passé.

     ____________________________________________________________________________________________________________

    4. Par abcdefgh :

    J’ai jamais su dire non.

    « Je passe te prendre dans mon carrosse, Princesse. Tu me dis où et je te dis quand. »

    Rendez-vous donné à 3 pâtés d’immeubles de chez moi, pas envie qu’il sache où j’habite.

    C’était bien lui, le même que sur la photo déposée sur Meetic, avec juste quelques années en plus, c’est de bonne guerre.

    En revanche, le carrosse n’avait pas attendu les 12 coups pour se transformer en citrouille.

    A Del Arte (c’est une Pizzeria, pas un théâtre), au dessert, je savais déjà tout : son ex femme, ses ex gosses, son ex home sweet home, son ex taf, son ex ex taf, ses intérims…  Heureusement que je n’avais pas mis ma montre.

    Remontée dans l’épave. J’osais à peine claquer la portière de peur de la voir tomber en morceaux.

    - Je t’emmène pas chez moi, y’a mon colloc.

    - Merde c’est pas de bol, chez moi aussi, y’a ma colloc. Avec son Jules en plus.

    - On se trouve un bar ?

    - OK. 

    Avant le Bar promis, il s’est arrêté. L’endroit choisi pour me poser la main sur la cuisse était désert et glauque à souhait. J’ai laissé faire.

    Mais quand il a tenté, à la Bébel, de descendre mon siège en arrière, et que mon dossier a basculé d’un coup d’un seul en un gros scrouintch métallisé, j’ai pas pu me retenir.

    Un rire inextinguible comme on n'en a qu’un dans l’année.

    J’en aurais pissé sur ses sièges en simili.

    Il a pas aimé.

    - Je te ramène, hein ?

    - Ouais mais tu me remontes avant. 


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